A la rencontre d’Olivier Poels, hors chronique gastronomique !

Dégustateur à la RVF (Revue du Vin de France), journaliste, animateur sur Europe 1 de sa fameuse chronique gastronomique, auteur, fine fourchette… tant de casquettes et de métiers, mais un fil conducteur et une passion : le vin. Nous sommes allé à la rencontre d’Olivier POELS, avec qui nous avons eu la chance de collaborer dans le cadre de l’animation d’une Master Class sur l’espace de la RVF (Revue du Vin de France) à WINE PARIS en février dernier. Le thème ? “Rasteau, la nouvelle génération”. La vidéo de cette master class est disponible ICI.

Un parcours riche et varié, un sens de la convivialité et du bien manger – bien boire, une soif d’apprendre et pleins de projets à venir. Portrait à découvrir !

Son parcours

« Je suis né en Belgique il y a un peu plus de 50 ans dans une famille de « bon vivants ». La gastronomie, le vin, les bonnes tables faisaient partie de mon environnement. Je me suis rapidement destiné aux métiers de la presse. La radio tout d’abord qui m’a piqué à l’âge de 17 ans.

Ensuite, c’est un stage dans une des premières télévisions locales de France en 1990, à Epinal qui m’a fait découvrir cet univers. Ce stage d’un mois a finalement duré 5 ans. Direction Paris ensuite, pour rejoindre LCI qui venait d’éclore. J’y ai passé 10 années passionnantes. Parallèlement, ma passion pour le vin et la gastronomie envahissait ma vie et mobilisait pas mal de mon temps.

La rencontre avec Denis Saverot (Directeur de la rédaction de La RVF) a été déterminante. En 2006, j’ai décidé de le rejoindre au poste de rédacteur en chef-adjoint de ce titre prestigieux. Sorte de bible pour les amateurs de vins. En 2014, l’appel de la radio s’est à nouveau fait entendre, j’ai rejoint Europe 1 pour y réaliser les chroniques gastronomiques. La table du dimanche, les Papilles font de la résistance, la Table des bons vivants, l’Equipée sauvage, Historiquement vôtre, le Club de l’été, Et si on partait, le Marché de midi… j’ai participé ou présenté de nombreuses émissions ».

Comment sa passion du vin est-elle née ?

« La passion du vin m’a piqué vers l’âge de 20 ans suite à une visite en Bourgogne avec un ami. J’ai été envouté par une dégustation dans une cave d’Auxey-Duresses. Alors que mes amis dépensaient leurs premiers salaires dans leur voiture ou des vêtements, j’achetais du vin et je mangeais dans les grands restaurants. J’ai aussi commencé à cuisiner. Un grand vin ne peut s’envisager qu’à table. Tout comme il n’existe pas de grand plat sans le vin qui l’accompagne, il n’est pas de grande bouteille sans le mets qui le valorise ».

Son ouvrage « 45 accords mets-vins »

« Dans mon livre, j’ai choisi de faire le travail inverse de ce que j’avais vu jusque-là, c’est-à-dire de partir du vin et de créer le plat avec le chef. Une plat peut être modifié, adapté, on peut changer une cuisson, ajouter ou enlever une épice, tandis que le vin doit être pris tel quel. Le seul levier que l’on peut bouger, c’est la température. Je trouvais passionnant de voir naître des plats pour magnifier des vins ».

En tant qu’animateur sur Europe 1 , les choses les plus surprenantes qu’il a appris sur le vin et la gastronomie

« Depuis trois saisons, avec Stéphane Bern, j’ai eu l’occasion de me pencher sur l’histoire de la gastronomie ou la gastronomie dans l’histoire. C’est absolument passionnant. J’ai appris et découvert des tonnes de choses (je devrais en faire une livre). Comment le rôle de la table, de la nourriture a joué un rôle fondamental dans nos sociétés… Savez-vous par exemple que les Incas savaient lyophiliser de la pomme de terre il y a 3000 ans ? »

A propos des vins Rasteau

Ce que lui inspirent l’appellation, ses vins, ses femmes et hommes, ses terroirs

« C’est une appellation qui bouge et qui offre un visage plus divers qu’on pourrait le croire. Il n’y a pas « un », mais « des » Rasteau. Les choses bougent, on voit apparaître une nouvelle génération de vignerons et vigneronnes qui font souffler un air nouveau, avec une série de vins qui se veulent davantage dans l’air du temps, plus frais, fins et élégants. C’est d’ailleurs dans cette voie que l’appellation doit poursuivre son évolution ».

S’il devait choisir une thématique gastronomique sur Europe 1 avec les vins de Rasteau, elle serait…

« Rasteau et la cuisine… bien évidemment. La région ne manque pas de produits et de traditions gastronomiques pour que l’on puisse construire une belle rencontre ».

Un repas convivial avec les vins de Rasteau selon Olivier

« Un repas autour du feu (j’adore la cuisson à la flamme !) »

A propos …

Les vins et le réchauffement climatique

« C’est un vaste sujet qui mériterait un long entretien. Si dans certaines zones plus tempérées, le réchauffement climatique ne semble pas (encore) poser de problèmes majeurs, dans d’autres régions dont la vallée du Rhône, les choses sont bien plus compliquées. Travail différent de la vignes, cépages moins sensibles… il y a des pistes à explorer ».

Pour finir…

ALERT – Spoil ! Ses projets

« Oui, toujours autour de la gastronomie et du vin, mais avec une dimension internationale. C’est en cours… »

Rasteau en 3 mots

« À la vôtre !  »


Nous remercions Olivier pour nous avoir dédié ce temps d’échange et nous avoir partagé son parcours, ses passions, ses rencontres, son regard sur l’appellation… Un parcours et une rencontre inspirante, et des projets que nous allons suivre de prêt ! En attendant, nous continuerons de nous régaler les oreilles et les papilles en écoutant les chroniques gastronomiques d’Olivier, et nous laisser surprendre encore et encore.


Par EMILIE RACHENNE