Mikaël BOUTIN – Domaine Mikaël Boutin
- 05/04/2017
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Signe particulier : Artisan philosophe. Le domaine est certifié en agriculture biologique depuis 2011 et fidèle aux traditions du passé, tant dans ses modes de cultures que vinification.
Superficie en appellation Rasteau : 2 Hectares. Sols : argilo-calcaires. Cépages : Grenache, Syrah, Carignan, Cinsault et Mourvèdre. Mikaël produit une seule cuvée en Rasteau, la cuvée M.B. Son domaine est sans doute l’un des plus petits de Rasteau. Mais cela lui convient.
Fidèle à ses souvenirs de jeunesse et à la « culture paysanne » de laquelle il se réclame, Mikaël Boutin a déjà beaucoup à faire avec ses 2 hectares de vignes. D’autant qu’il complète le temps qu’il passe à les cultiver par un emploi de maître de chai dans un autre domaine. Il faut bien gagner sa vie et les 10 000 bouteilles qu’il produit chaque année sous l’étiquette « M.B. » ne suffisent pas à nourrir sa petite famille. Peu importe : Mikaël n’est pas du genre à se plaindre. Au contraire.
Le jeune vigneron, qui a créé son domaine en 2009 après quelques années passées à travailler les vignes familiales aux côtés de son oncle, affiche une certaine sérénité.
Il ajoute : « Certes, c’est un métier où on a beaucoup de responsabilités et où tout se joue sur une récolte donc il ne faut pas commettre d’erreur. Pour moi je pense que l’œnologue est un peu le psychologue du vigneron. Il le rassure mais peut lui enlever de son âme. C’est pourquoi je préfère travailler seul pour vraiment donner une identité à mon vin, sachant qu’avec le travail que je fais dans les vignes, tout au long de l’année, je ne devrai pas avoir de mauvaise surprise, à la cave, sauf exception, bien sûr ».
Fidèle au passé
Installé au-dessus de la maison familiale – celle du grand-père, où Mikaël est né – le chai est celui d’un artisan du vin : de petites cuves, un pressoir manuel, quelques barriques pour faire des essais… Le tout complété en sous-sol par une salle de stockage des bouteilles où est réalisé l’étiquetage manuel ainsi que l’expédition des commandes, aménagée dans l’ancienne écurie avec, toujours présents, les crochets qu’utilisait le grand-père pour attacher ses mules. Deux générations plus tard, Mikaël travaille encore principalement à la main.
Fidèle au passé et à la tradition : « Ma philosophie, c’est de garder une âme de vigneron, quelque chose de très simple, ne pas oublier d’où je viens. Je reste un paysan, même si j’exporte une partie de mes vins en Suède et en Europe du Nord ».
Attablé dans sa cuisine, Mikaël décrit en quelques mots sa démarche, marquée du sceau de la simplicité : certifié en agriculture biologique depuis 2011, l’année de son premier millésime, il utilise aussi « quelques astuces de la biodynamie pour dynamiser les sols ». Ses vignes cultivées en gobelet, comme le veut la tradition dans la région, sont réparties sur 8 parcelles distinctes, entourées de bois. « C’est intéressant car cela garantit une bonne biodiversité ».
Des vins atypiques
A la cave, Mikaël pratique une macération traditionnelle, sur de la vendange 100 % éraflée, avec des macérations courtes n’excédant pas 18 jours. « Je laisse faire, en limitant au maximum les manipulations. Un vin doit avoir de l’âme ».
Le résultat ? Une cuvée unique, dans un style plutôt puissant mêlant forte maturité et finesse aromatique. « Je fais des vins qui me ressemblent. Sans doute, sont-ils assez atypiques. Mais ils me rappellent ceux qu’on buvait, à table, quand j’étais jeune, aux repas de famille ».
Si nous lui demandons -> Pourquoi avez- vous choisi de faire du bio ? Il nous répond : « J’ai choisi de travailler en bio car la majorité des vins que j’ai dégusté et que j’aime sont cultivé la plupart du temps naturellement. C’est pourquoi, j’ai essayé les deux pratiques, et je me suis vite aperçu de l’influence de ce mode de culture. »
Qu’est ce que le fait de faire du bio implique dans votre façon de travailler ? « Le principe de base du travail naturel est de limiter les tassements de sols donc de privilégier au maximum le travail manuel dans le vignoble et de limiter les passages en tracteur. »
Quelles sont les différences entre faire du bio et du traditionnel ? « Pour moi, la grosse différence entre le bio de la façon dont je la pratique et l’agriculture conventionnelle, est de trouver un équilibre naturel en limitant le plus possible le nombre d’intrants, autant dans le vignoble que dans le vin pour vraiment avoir une expression du terroir ».
Plus d’informations : domainemikaelboutinrasteau.over-blog.com