DIY – Je ne gaspille plus une goutte de vin et me lance à fabriquer mon vinaigre maison !
- 29/10/2021
- Le saviez-vous
- Partager
Surtout si on a un bon produit, comme un Rasteau rouge ou même de VDN (vin doux naturel), on est sûr de faire un bon vinaigre. Et à part d’un peu de patience (vin + air = vinaigre) , fabriquer son propre vinaigre n’a rien de sorcier ! Lancez-vous, vous verrez c’est un jeu d’enfant, et il aura un goût incomparable à un vinaigre industriel (qui lui est sans saveur et sans âme), et le votre aura surtout des propriétés diététiques et thérapeutiques avec ses bonne bactéries…
A savoir – mais n’aimant pas gaspiller – la plupart des vignerons produisent leur propre vinaigre pour leur propre consommation personnelle. Vous n’en trouverez pas à la vente, mais certains domaines – comme Françoise Joyet du Domaine des Girasols – aiment en offrir un petit flacon à ses clients !
On vous explique tout sur le vinaigre maison et comment procéder. On y va :
Petit cours accéléré de chimie
C’est à partir d’une bactérie présente dans l’air, l’acétobacter, que l’alcool au contact de l’oxygène, se transforme en vinaigre tout naturellement.
Avoir le bon contenant
L’idéal est de choisir un vrai vinaigrier en grès par exemple avec un petit robinet qui permet de prélever le vinaigre sans déranger et abîmer la mère. Ou également un petit tonneau en bois qui peut être intéressant pour donner un autre parfum au vinaigre. Il est important que le récipient soit assez grand pour laisser une grande quantité d’air entre le vin (1/3 d’air pour 2/3 de vin) et le haut du récipient, qu’il ne laisse pas passer la lumière et qu’il ait une large ouverture sur le dessus.
Il n’est absolument pas indispensable d’avoir déjà une mère pour commencer.
Qu’est-ce qu’une mère ? De forme gélatineuse, elle ressemble à une membrane qui se forme à la surface du vin au bout de quelques semaines. Cette matière souche, sorte de moisissure, agit comme catalyseur dans le processus. On la cultive volontiers car c’est une précieuse réserve de bonnes bactéries, qu’elle assure un bon départ et accélère la transformation, mais on peut s’en passer et créer sa propre mère.
Sa bonne croissance dépend de trois éléments : L’oxygène, une température comprise entre 20 et 30°C et de l’alcool dont elle se nourrit.
- 1/3 de bon vinaigre de vin bio (non pasteurisé)
- 1/3 d’eau
- 1/3 de vin de Rasteau rouge plutôt jeune (car plus le vin est jeune, plus l’acétification s’effectuera rapidement). On peut le faire aussi sans vinaigre, mais le processus sera plus long !
- 1 vinaigrier de préférence en grès (de 3-4 litres par exemple)
- Une gaze hydrophile stérilisée de grande taille et un élastique
Une fois le vinaigre fait et à votre goût, prélevez, filtrez et embouteillez-le. Vous pouvez même le laisser vieillir en bouteille et l’oublier au fond de la cave, comme Françoise qui retrouve quelque fois des vinaigres dans sa cave de 20 ans d’âge et qui sont juste exceptionnels ! En effet, c’est là que votre vinaigre atteindra sa totale plénitude.
- N’oubliez jamais qu’un bon vinaigre, c’est avant tout un bon vin !
- Entreposez votre vinaigrier dans un endroit sec, aéré et à une température d’au minimum 20°C (mais pas trop chaud non plus). Faites respirer votre vinaigre en soulevant le bouchon du vinaigrier de temps à autre.
- Évitez de trop déplacer le vinaigrier au risque de noyer la mère de vinaigre, particulièrement sensible aux secousses. De même, mieux vaut être précautionneux lors de chaque ajout de vin dans le réceptacle.
- Ne prélevez pas plus de 0,5 à 1 litre de vinaigre tous les 15 jours, et pensez à en remplacer l’équivalent en vin. Utilisez les restes de bouteille en fin de repas.
- Après un certain temps, votre mère de vinaigre aura largement augmenté ses proportions. N’hésitez alors pas à la partager avec vos proches en les encourageant à se mettre, eux-aussi, à la fabrication du vinaigre maison.